« Attaque cérébrale : les femmes plus à risque que les hommes »

mardi 11 février 2014
par  François DART

On observe en effet que « les femmes de tous les âges courent un plus grand risque d’accident vasculaire cérébral que les hommes et devraient surveiller régulièrement leur tension artérielle, selon de nouvelles recommandations de l’Association américaine du cœur ».

Ajoutons que « les femmes ont également plus de facteurs de risques favorisant des attaques cérébrales comme des migraines, la dépression, du diabète, et de l’arythmie cardiaque ».

Rappellons que « les AVC sont la troisième cause de mortalité chez les femmes, après les maladies cardiaques et le cancer, et la cinquième chez les hommes ».

Les femmes ont des risques spécifiques liés à la grossesse et à l’utilisation d’hormones comme la pilule contraceptive.

D’où l’importance de contrôler régulièrement la tension artérielle, notamment chez les jeunes femmes, surtout avant de prendre des contraceptifs et d’entamer une grossesse.

Les symptômes d’un AVC chez la femme sont similaires à ceux de l’homme : un engourdissement soudain ou une faiblesse du bras, des difficultés à parler ou à comprendre ce que dit quelqu’un.

« Mais, les symptômes d’une attaque cérébrale chez les femmes peuvent aussi être plus subtiles. Elles sont plus enclines à connaître des difficultés pour s’exprimer ou à être conscientes de leur environnement ».

Les nouvelles recommandations de l’Association américaine du cœur alertent sur les dangers particuliers encourus par les femmes en matière d’accident vasculaire cérébral.

On constate également que « les femmes sont plus sévèrement touchées, car elles sont fragilisées par leur vie hormonale, en sus des facteurs communs aux deux sexes ».

« Ce coup de projecteur doit contribuer à l’éducation des femmes, en espérant que les spécificités féminines soient intégrées dans les scores mesurant le risque d’AVC de chaque patient ».

Les femmes et les AVC : risques spécifiques, pronostics défavorables

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) tuent 45 % plus de femmes que d’hommes au Canada, selon une analyse de donnés dévoilée aujourd’hui par la Fondation des maladies du cœur. Voilà une bonne raison pour les Canadiennes de se familiariser avec les signes avant-coureurs d’AVC, selon la Fondation.

À tout âge, les hommes ont plus de risques d’être frappés par un AVC que les femmes. Par contre, à chaque année plus de femmes meurent à la suite d’un AVC que les hommes et cet écart ne cesse de s’agrandir. En 1973, on comptait 8 523 décès attribuables aux AVC chez les femmes contre 7 702 chez les hommes, soit une différence de 10 %.

En 2004, les décès chez les femmes avaient grimpé à 8 667 alors qu’ils glissaient à 5 959 chez les hommes. D’autres données révèlent que les femmes d’âge mûr ont une chance sur cinq de subir un AVC au cours de leur vie, comparativement à une chance sur six pour les hommes du même âge.

L’augmentation des risques d’AVC chez les femmes est attribuable, entre autres, au fait que ces dernières vivent généralement plus longtemps que les hommes et que la mortalité due aux AVC augmente avec l’âge. Chez les femmes comme chez les hommes, la plupart des facteurs de risque associés aux AVC sont modifiables, comme l’hypertension artérielle, le diabète, le tabagisme, la sédentarité et un taux de cholestérol élevé. Par contre, de nouvelles études suggèrent que certains facteurs de risque pourraient être exclusifs aux femmes.

Les migraines

L’ensemble des études révèle que chez les femmes âgées entre 20 et 44 ans, les migraines feraient doubler les risques d’AVC. Plus récemment, une étude a démontré que les femmes, souffrant de migraines accompagnées de troubles visuels comme des points lumineux ou des taches aveugles, peuvent être jusqu’à dix fois plus susceptibles de subir un AVC.

Lors de l’Enquête 2003 sur la santé des collectivités canadiennes, 15 % des femmes âgées de 30 ans et plus affirmaient souffrir de migraines, contre à peine six pour cent des hommes.

La pré-éclampsie

La pré-éclampsie, une forme d’hypertension artérielle associée à la grossesse, touche environ cinq à sept pour cent des femmes enceintes. Des recherches suggèrent que les femmes qui ont souffert de pré-éclampsie ont un risque 60 % plus élevé de subir un AVC après la grossesse que celles sans antécédent de pré-éclampsie.

L’hormonothérapie substitutive

Bien que la plupart des femmes qui suivent une hormonothérapie substitutive à l’estrogène et à la progestine n’auront pas d’AVC, elles ont tout de même 40 % plus de risques au cours des deux premières années selon l’étude Initiative sur la santé des femmes. Toutefois, les risques diminuent après deux ans, il est donc important que les femmes qui suivent ou envisagent de suivre une HTR discutent avec leur médecin des bienfaits et des risques qui y sont reliés.

Les contraceptifs oraux

Chez la plupart des femmes, les risques associés aux contraceptifs oraux (pilule anticonceptionnelle) sont minimes. Par contre, ils sont beaucoup plus élevés chez les fumeuses, les hypertendues, les migraineuses et celles qui souffrent de troubles de coagulation sanguine. Les femmes qui affichent ces facteurs de risque devraient consulter leur médecin avant de prendre des contraceptifs oraux.

Les femmes rencontrent aussi d’autres défis reliés aux AVC. « Comparativement aux hommes, les femmes victimes d’un AVC sont plus susceptibles de vivre seules et moins sujettes à bénéficier d’un soutien social », selon la chercheure de la Fondation des maladies du cœur, Dre Moira Kapral.

La bonne nouvelle

La bonne nouvelle, c’est que les chercheurs canadiens ont découvert que non seulement les femmes tirent profit des traitements contre les AVC, mais elles semblent en bénéficier davantage que les hommes. Lors d’une analyse de PROACT, une importante étude sur le traitement anti-caillots contre les AVC ischémiques aigus, le neurologue et chercheur de la Fondation des maladies du cœur Dr Michael Hill a découvert que les victimes d’AVC répondaient mieux à ce traitement que les hommes.

« Au cours de la dernière décennie, nous avons assisté à des progrès phénoménales en matière de réduction des décès et des invalidités dus à un AVC, mentionne Dre Kapral. Elle apporte pourtant une nuance : « Les études démontrent que certains traitements, reconnus pour leur efficacité, sont sous-utilisés chez les femmes. Il faudra donc poursuivre les recherches afin de comprendre pourquoi. »

Dre Kapral est impliquée dans le projet GENESIS, une étude multidisciplinaire d’envergure nationale qui porte sur les différences entre les sexes en matière de maladies du cœur et d’AVC. Le projet est financé par la Fondation des maladies du cœur et les Instituts de recherche en santé du Canada.

Le mot de la fin

Le message à retenir, insiste Dr Robert Côté, neurologue et porte parole de la Fondation des maladies du cœur, c’est qu’il est essentiel de connaître les signes avant-coureurs d’un AVC et d’agir dès qu’ils se manifestent. « Trop de gens hésitent avant de signaler le 9-1-1 ou le numéro des services d’urgence de leur localité. Un AVC est une urgence médicale. Plus tôt vous vous rendez à l’urgence, plus tôt vous pouvez être traité et plus grandes sont vos chances de réduire le risque de séquelles permanentes. »

La Fondation des maladies du cœur estime qu’entre 40 000 et 50 000 AVC surviennent chaque année au Canada et 300 000 Canadiens et Canadiennes vivent avec des séquelles d’AVC.

Selon la Fondation, sur 100 personnes qui subissent un AVC, environ 15 décèdent, 10 s’en remettent complètement, 25 récupèrent avec un léger handicap, 40 conservent des séquelles de modérées à sévères et 10 sont gravement handicapées et nécessiteront des soins prolongés.

Les signes avant-coureurs d’un AVC et que faire s’ils surviennent

- Faiblesse

- Perte soudaine de force ou engourdissement soudain au visage, à un bras ou à une jambe, même temporaire.

- Trouble de la parole

- Difficulté soudaine d’élocution, de compréhension ou confusion soudaine, même temporaire.

- Trouble de vision

- Problème de vision soudain, même temporaire.

- Mal de tête

- Mal de tête soudain, intense et inhabituel.

- Étourdissement

- Perte soudaine de l’équilibre, en particulier si elle s’accompagne d’un des autres signes.

Composez immédiatement votre numéro local des services d’urgence.

Contrôlez vos risques

Le principal facteur de risque associé aux AVC est l’hypertension artérielle. Au Canada, plus de cinq millions d’hommes et de femmes souffrent d’hypertension artérielle, dont 42 % l’ignorent. Plus de 21 % des Canadiennes âgées entre 45 et 64 ans souffrent d’hypertension artérielle. Ce pourcentage grimpe à 48 % chez les femmes de 65 ans et plus.

Juin est le Mois de la sensibilisation à l’AVC.

Organisme bénévole, la Fondation des maladies du cœur (www.fmcoeur.ca) mène la lutte vers l’élimination des maladies du cœur et des accidents vasculaires cérébraux (AVC), en contribuant activement à l’avancement de la recherche et à sa mise en application, à la promotion de modes de vie sains, et à la représentation auprès des gouvernements.


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