Antérieurement Waeteringues, ce terme, typiquement flamand, désigne un réseau de fossés de drainage à vocation de dessèchement dans les polders mis en œuvre sur notre territoire des Flandres, des terres maritimes dont l’altitude est inférieure au niveau moyen des plus hautes marées (- 2,50 m aux Moëres).

Wateririgues : « Water ›› = eau et « ring ›› = cercle

Au fil des siècles, les paysans, puis les grands propriétaires, les abbayes, les comtes de Flandre, les ducs de Bourgogne et les rois de France ont réglementé ces canaux.

Ce terme désignait indistinctement l’administration chargée du dessèchement et les canaux eux-mêmes que l’on appelle aussi Watergands.

Watergands : « Water ›› = eau et « gands ›› = voie

Canal situé en bordure d’un polder(région basse conquise sur la mer et mise en valeur, étude ultérieure sur les polders) ou d’un chemin et qui se trouve au-dessous du niveau de la mer (aujourd’hui watergang).

A la fin du quaternaire, notre plaine maritime a l’allure d’un immense marécage recouvert de forêts. Deux siècles avant notre ère, la mer envahira les terres qu’elle recouvrira d’une couche de sédimentation qui donnera naissance plus tard à l’argile inférieure des polders.

Pendant des siècles, l’érosion marine va faire son œuvre et peu à peu, les dunes émergent et se forme une épaisse couche de limon.

La conquête du sol a incité les hommes à drainer cette eau via un système de canalisations h les watergangs. Le principe était simple : faire écouler l’eau à marée basse et empêcher la mer de recouvrir les terres à marée haute.

Il est évident que les habitants de notre sol essayaient d’agrandir et de préserver leurpatrimoine en établissant des digues qui les mettaient à l’abri des eaux.

Après que César eut les pires difficultés à venir à bout des Morins habitants des marécages qui évoluaient dans leur élément, celui-ci fit construire la route reliant Cassel à Mardyck leur permettant ainsi d’être reliés à la mer.

(lors de la coonstruction des culées (pilier qui soutient les retombées d’un arc-boutant) du pont des Bains, des monnaies romaines furent mises à jour, ce qui semblerait prouver que le sol de Dunkerque était accessible aux romains.)

Au quatrième siècle, la grande inondation a englouti toute la région et la zone marécageuse du delta de l’Aa. Celui-ci, envahi par la mer, constituait un golfe où immergeaient quelques îlots. Il s’appelait Sinus Itius au fond duquel se trouvait le port de Sithiu, où Saint-Omer, évêque de TIhérouanne vers 637, élèvera un monastère qui donnera ensuite naissance à une ville qui portera son nom.

Après plusieurs siècles, les sédiments accumulés seront si importants que les eaux de la mer ne recouvriront plus l’intérieur du pays que lors des marées d’équinoxe. Jusqu’au X ème et XI ème siècles, l’eau remonte encore dans l’estuaire jusqu"à Uxem, Bergues et Spycker, mais un siècle plus tard, elle ne recouvrira plus que les dépressions aux abords immédiats de Dunkerque.

A suivre