VISITE DE LA CITE INTERNATIONALE DE LA DENTELLE ET DE LA MODE DE CALAIS

dimanche 29 décembre 2013
par  François DART

Le mercredi 9 octobre 2013, trente neuf personnes de l’Association de Sages ont visité la Cité internationale de la dentelle et de la mode située 135 quai du commerce à Calais.

Ce musée a été inauguré en 2009 au terme de trois années de chantier.

L’extension contemporaine avec sa façade en verre et son fronton représentant des cartons Jacquard, s’ajoute aux volumes de l’ancienne usine de dentelle du XIX° siècle.

Sur 2500 m2, la Cité abrite une collection divisée en 5 galeries.

Cette visite guidée de plus de 2 heures nous invite à voyager dans le temps depuis le XVI° siècle jusqu’à notre époque.

Salle n° 1 : Le temps de la dentelle à main

Bien que Calais ne soit pas un centre traditionnel de la fabrication de la dentelle à main (car il faut attendre l’avènement de la dentelle mécanique pour que Calais acquière sa renommée), c’est à cette pratique née au XVI° siècle, qu’est consacrée l’exposition de la salle n°1. Extrêmement coûteuse, la dentelle à main (à aiguille en Italie, aux fuseaux en Flandres), est l’apanage des nobles (fraises, ...).

Salle n° 2 : L’aventure Industrielle de la Dentelle de Calais

Importé clandestinement (blocus de l’Angleterre imposé par Napoléon), le premier métier LEAVERS s’installe en 1812 ...

Une véritable colonie anglaise s’organise alors et la ville de St Pierre de Calais se développe rapidement grâce à cette mono activité.

Les progrès techniques avec les cartons Jacquard en 1834 (... ancêtre de l’ordinateur !!...) permettent la fabrication mécanique d’une dentelle haut de gamme qui s’expose dans le monde entier.

La cité possède 1500 registres représentant plus 500 000 échantillons de dentelles mécaniques. Institué en 1835, le dépôt légal protège la création dans une industrie où l’espionnage est souvent monnaie courante.

Salle n° 3 : Les Métiers de la Dentelle Mécanique et l’Atelier de Production.

Dans cette salle, 4 métiers LEAVERS prêts à fonctionner (il y en a eu jusqu’à 80), prennent place au 2 ième étage. Un opérateur (tulliste) produit devant nous la véritable dentelle de Calais : démonstration impressionnante par la précision et la rapidité ... (mais bruyante ... avec des machines conçues il y a 2 siècles).

Autour du tulliste gravite une trentaine de professions.

La vie de l’Usine s’organise par niveau :

- Au rez-de-chaussée : espaces réservés aux tâches de finition

- Au premier et au second étage : salle des métiers tournant << jour et nuit ›› (ce qui explique le transfert de l’activité à Saint Pierre de Calais, à l’écart du centre ville).

- Au dernier niveau : réservé à la préparation.

Salle n° 4 : Les modes en dentelles au XIX” , XX° et XXI° siècle

Les motifs des dentelles se précisent sous le second empire et ornent de nombreux accessoires.

La dentelle orne ainsi la robe à traîne pour les élégantes de la Belle Époque, puis s’ouvre aux influences orientales. Après la seconde guerre mondiale, l’esprit d’avant guerre laisse la place à une nouvelle génération qui n’hésite plus à se nourrir d’influences hétéroclites et les codes vestimentaires s’effacent au profit d’une mode plus libre, plus ludique ...

Salle n° 5 : Les dentelles au présent et au futur

Objet de luxe et de mode, la dentelle est présent dans les nouvelles technologies : synthétique, élastique ou microfibre ...

Sa modernité transparaît à travers l’exposition temporaire actuelle présentant les œuvres de la jeune styliste Néerlandaise Iris Van HERPEN : Univers avant-gardiste avec des créations futuristes proches de la sculpture mariant savoir-faire traditionnel et recherches technologiques novatrices.

L’industrie de la dentelle aujourd’hui

Regroupant au début du XX ième siècle plus de 30 000 ouvriers, la place de Calais compte aujourd’hui moins de 1000 salariés. L’industrie dentellière doit affronter la concurrence de la filière maille et de ses machines Raschel, principalement exploitées à l°étranger.

Métier Rachel : Né au XIXe siècle, ce système permet de fabriquer une dentelle tricotée moins coûteuse mais de qualité inférieure à la dentelle Leavers de Calais plus fine et plus solide.

Lieu de vie et carrefour d”échange, la Cité se veut être un outil et une vitrine pour la profession contribuant ainsi au rayonnement de la dentelle mécanique de Calais.


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