Grande-Synthe Ville pionnière en gestion différenciée

dimanche 27 octobre 2013
par  François DART

Grande-Synthe est pionnière en matière de gestion différenciée : les services entretiennent de manière écologique les espaces verts.

Ses jardiniers ont le constant souci de préserver le fragile équilibre de la nature.

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Leur objectif est le maintien de la biodiversité, soit de l’ensemble du monde vivant : flore, faune, fonge (champignons), bactéries et virus.

Des trames vertes et bleues, aussi appelées « continuités biologiques », sont réalisées et soignées pour permettre aux espèces de se déplacer en milieu urbain.

Preuve du succès : le retour d’espèces qui avaient disparu du territoire.

Vers le zéro phyto

Depuis les années 90, les jardiniers de la ville s’emploient à gérer les espaces verts en limitant au maximum l’usage de pesticides, néfastes pour la santé et l’environnement. Le Puythouck, le jardin public mais aussi de nombreux trottoirs sont débarrassés de leurs mauvaises herbes par des traitements alternatifs.

Dans les serres des services techniques, où sont créés chaque année 100 000 plants pour décorer la ville, la lutte contre les ravageurs est menée sans utiliser de pesticides, mais à l’aide de leurs prédateurs naturels : ce sont les principes de la production biologique intégrée.

Le Monde, Le Figaro, France 3 national, l’AFP, Nordway, Terres sauvages, la totalité des médias locaux (Voix du Nord, Phare, Delta FM, Radio 6, RDL, ASTV…) sans oublier les magazines spécialisés dans l’environnement et de nombreux sites d’informations sur le net …

Jamais Grande-Synthe n’avait eu autant d’articles et de reportages que pour ce titre de Capitale française de la biodiversité !

C’est une tout autre image de la ville qui est véhiculée : l’industrie et ses paysages gris s’effacent et laissent place à l’extraordinaire diversité de la faune et de la flore, si verte !

Ville pionnière, Grande-Synthe a consacré 40 années au service de la nature. Elle en reçoit aujourd’hui la juste récompense. Pour les habitants, vivre à Grande-Synthe est plus que jamais synonyme de fierté : ils habitent une ville à la richesse inestimable, celle de la nature !

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Des 80 candidates au titre, Grande-Synthe sort gagnante dans la catégorie des villes de 10 000 à 30 000 habitants.

La distinction récompense ses actions de protection et de restauration de la biodiversité.

Fini, Grande-Synthe l’industrieuse ?

Adossée au complexe industrialo-portuaire, barrant son accès à la mer, Grande-Synthe, ville de plus de 20 000 habitants, remanie tout son urbanisme, marqué par les grands ensembles, et se construit une nouvelle image.

Capitale française de la biodiversité 2010 : l’appellation a de quoi séduire.

L’héritage industriel

Parmi les villes moyennes du Dunkerquois, avec Coudekerque-Branche, Saint-Pol-sur-Mer, elle peine elle aussi avec de sérieuses difficultés sociales récurrentes, la délinquance, le chômage.

Mais plus que ses voisines, elle s’est donné les moyens de rebondir, capitalisant les ressources tirées de la présence de la grande industrie sur son territoire.

Placés aux premières loges de la perte de la biodiversité, les décideurs grands-synthois y ont été peut-être plus qu’ailleurs, sensibles à ces enjeux environnementaux.

Le projet majeur porté par Damien Carême demeure l’écoquartier.

Une "maison témoin", construite il y a plus de deux ans a accueilli 2000 visiteurs. Le quartier, premiers coups de pioche attendus en 2012, comptera près de 500 logements.

Dans le domaine du visible notons les "4 fleurs" depuis 1990 et le Grand prix national de fleurissement depuis 1991. Des ronds-points, des artères, jusqu’aux trois hectares du jardin public du centre ville, tout visiteur remarque la qualité du fleurissement.

Ces classements doivent beaucoup aussi à la "gestion différenciée", dont Grande-Synthe a été pionnière, sur ses 400 hectares d’espaces verts communaux. Finis les pesticides depuis des années, place au désherbage mécanique, à l’utilisation de plantes couvre-sol, au paillage, aux coccinelles prédatrices des pucerons, etc.

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Douze kilomètres de canaux, intégrés au coeur de la ville, apportent aussi une respiration paysagère très salvatrice, et le support au déplacement des espèces. Le dessin même de la ville s’en ressent, si on y ajoute la ceinture boisée, avec le Prédembourg et le Puythouck. Cet immense effort de plantation du début des années 1970, poursuivi et renouvelé depuis, était alors pensé comme une "barrière" visuelle et sonore à l’industrie, au vent.

Résultat : un arbre et 127 m² d’espaces verts en moyenne pour chacun des 22 000 Grands-Synthois. La ville soigne son cadre, en reconstruisant dans le cadre des vastes opérations de l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine), des quartiers entiers (le Courghain, l’Europe...), minés par ailleurs par un certain déclassement social, y privilégiant l’habitat individuel ou le "petit collectif" aux grands ensembles des années 1970.

La nature en ville

Toutes ces expériences, autant d’atouts de la ville soulignés par le prix, sont suivies par d’autres collectivités territoriales ou professionnelles du secteur, avides d’échanger et de transposer chez elles le « modèle grand-synthois ».

Surtout, la Ville engage une vaste sensibilisation à la préservation de la nature à destination de ses habitants. Des journées champêtres au centre d’initiation à l’environnement, en passant par les visites du verger pédagogique, par le jardin des plantes médicinales et par week-ends nature animés par les écoguides de la ville... « Grande-Synthe construit chaque jour un écrin de biodiversité pour ses habitants en composant avec le tissu industriel ».



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