Les salines

dimanche 28 octobre 2012
par  François DART

Pôle de biodiversité, c’est dans ce cadre que le conseil général est partie prenante pour la mise en valeur de ce site.

La zone des Salines officiellement zone naturelle protégée

JPEG - 76.1 ko

Il aura fallu 20 ans de négociations pour que le port de Dunkerque et la société BP veuillent bien céder la zone des Salines au Conservatoire du Littoral (© F. Biard - Delta FM)

La zone des Salines, qui s’étend sur le territoire de 4 communes que sont Fort-Mardyck, Grande-Synthe, St Pol sur Mer et Dunkerque, est désormais un espace écologique à protéger. Une convention a été récemment signée pour assurer la gestion de ces 110 hectares enclavés au sein d’un site industrialo-portuaire du Dunkerquois. Reconnue pour sa richesse naturelle et pour protéger une faune et une flore remarquable, selon les spécialistes, la zone des Salines fera maintenant l’objet de toutes les attentions de la part du Conservatoire du Littoral. Ces 110 hectares appartiennent au Port et la société BP. Il aura fallu 20 ans de négociations pour en arriver là !

Les Salines sont « définitivement protégées », avance Matthieu Delabie, du Conservatoire du littoral, l’institution qui s’est portée acquéreur des lieux.

Le délégué de rivages Manche du nord se félicite de « la reconquête de ces 100 hectares aux portes des communes de Fort-Mardyck et ses voisines. Cela inscrit une rupture de l’industrialisation, au milieu d’un espace très anthropisé ». En clair, une respiration naturelle au milieu des usines et des immeubles qui font la densité de cette partie du Dunkerquois. Quand l’achat sera-t-il effectif ? Matthieu Delabie répond « qu’il n’existe aucune date butoir ». Au vu de la procédure administrative, il entrevoit l’issue pour la fin 2011 ou le début 2012. Les Salines entreraient dans les 6 300 hectares déjà propriétés du Conservatoire du littoral sur la Côte d’Opale, de la Baie de Somme à Bray-Dunes.

Espace naturel, me direz-vous ? Ce site de stockage d’hydrocarbures de l’entreprise BP, en activité jusqu’au milieu des années 1980, a été souvent qualifié de « remarquablement pollué » par les associations environnementales, au titre desquelles Christian Muyls de la MNLE (mouvement national de lutte pour l’environnement).

Les militants écologistes se sont d’ailleurs émus, à plusieurs reprises, de multiples intrusions sur les lieux, et des conséquences sanitaires éventuelles. Bien que requalifié en "espace naturel", le site industriel n’en devrait pas moins demeurer interdit au public, note alors la DREAL (direction régionale de l’environnement, l’aménagement, le logement).

Pour la municipalité de Fort-Mardyck, voilà la clôture de nombreuses années de démarches en ce sens. Vingt ans, cela peut paraître long. « Tant que les Salines étaient toujours considérées comme une friche industrielle, cela ne permettait pas au Conservatoire d’intervenir », note Matthieu Delabie. Il souligne qu’il « a vraiment fallu attendre le temps du changement de statut de friche industrielle à celui de zone naturelle ». L’engagement des communes, du Conseil général, et le consentement des propriétaires, le Port de Dunkerque et BP, ne sont venus que parachever ce temps administratif. Les années s’égrènent entre d’abord, la définition de la stratégie de protection par le Conservatoire, puis le débat avec les élus pour la définition de périmètres d’intervention foncière autorisés. Enfin s’enclenchaient des négociations à l’amiable avec les propriétaires, soumises au marché immobilier.

Matthieu Delabie rappelle le concept du « tiers naturel » prôné sur le littoral. « Pas un tiers du territoire de chaque commune », prévient-il. « Mais de l’ensemble du milieu. Et en 35 ans (d’existence du Conservatoire), nous avons bien avancé avec les élus du Nord/Pas-de-Calais. Nous ne sommes pas là pour tout mettre sous cloche ».


Commentaires